Les tests allergologiques chez le chien

Les tests allergologiques chez le chien

La Dermatite Atopique Canine (DAC) est une dermatose inflammatoire et prurigineuse, à composante génétique, survenant chez des animaux jeunes, induisant des lésions à répartition caractéristique, associée à une production d’IgE dirigés contre des allergènes de l’environnement.

Le but des tests allergologiques est de rechercher des sensibilisations à des allergènes de l’environnement.

Rappel sur le diagnostic de la DAC

Le diagnostic d’une dermatite allergique reste avant tout clinique et non fondé sur des examens complémentaires. Il est en effet basé sur :

  • le recueil de commémoratifs et l’anamnèse, qui permettent de retrouver ou non les critères de Favrot et coll., augmentant ainsi la sensibilité et la spécificité du diagnostic,
  • l’exclusion d’une autre cause au prurit comme une ectoparasitose, une infection cutanée ou fongique, et une éventuelle hypersensibilité alimentaire.

Il est alors possible de conclure à une Dermatite Atopique Canine.

Pourquoi des tests allergologiques ?

Bien que les tests allergologiques ne soient pas des outils diagnostics, le dosage des IgE et les Intradermo-réactions (IDR) vont permettre d’identifier les allergènes auxquels l’animal est sensibilisé, de comparer ces résultats avec le mode de vie de l’animal et l’histoire de sa maladie, et de proposer une immunothérapie spécifique incluant les allergènes identifiés.

Il est primordial de retenir que les tests allergologiques n’ont pas une indication diagnostique mais plutôt thérapeutique dans le cadre d’une prise en charge de la DAC par Immunothérapie Spécifique.

Quand doit-on les proposer ?

Ces tests doivent être proposés une fois que le diagnostic de DAC est posé, c’est-à-dire après l’exclusion des autres causes de prurit (parasitaire, infectieuse et alimentaire suite à un régime alimentaire d’éviction-provocation), alors que le prurit persiste.

Il n’y a pas de limite d’âge mais il faut garder à l’esprit que la désensibilisation s’effectue pendant au moins 3 ans, et bien souvent plus longtemps, et qu’il est recommandé de la faire sur un animal de plus d’un an.

L’immunothérapie spécifique faisant partie intégrante de la prise en charge multimodale de la DAC, les tests allergologiques doivent être systématiquement proposés, le plus précocement possible dans l’évolution de la maladie.

Pour les chiens atteints d’allergie saisonnière, bien qu’il n’y ait pas de réelle preuve scientifique, il semblerait préférable de réaliser les tests allergologiques dans les 2 mois qui suivent la saison de l’allergie.

IDR ou dosage des IgE spécifiques d’allergènes ?

Les IDR sont considérées comme le test allergologique de choix, même si certaines techniques in vitro ont montré une bonne sensibilité et une bonne spécificité, en particulier les techniques utilisant la chaîne alpha du récepteur FcεRI des mastocytes qui se lie spécifiquement aux IgE.

Les dosages des IgE, malgré ce que proposent certains laboratoires, ne se limitent qu’à l’exploration des allergies aux aéroallergènes. Le manque de standardisation des extraits allergéniques et des seuils de positivité entraînent une grande variabilité dans les résultats entre les laboratoires.

Les IDR sembleraient plus fiables et devraient être préférées, même si les tests de laboratoires sont très fréquemment utilisés.

Chacune des 2 méthodes présente, malgré tout, ses avantages et ses inconvénients :

Dosage IgE spécifiques d’allergènes

IDR

Pas d’interférence avec les antihistaminiques, les inhibiteurs de la calcineurine (ciclosporine), les dermococorticoïdes et l’oclacitinib

Nécessité d’arrêter tout traitement antihistaminique ou glucocorticoïde 2 semaines avant.

Pas d’interaction avec la ciclosporine et l’oclacitinib.

Réaction in vitro nécessitant une standardisation des extraits allergéniques utilisés et des seuils de positivités

Peu de standardisation des réactifs allergéniques

 
Absence de contrôle qualité des techniques utilisées, sauf pour le FCεRI

Réaction in vivo de la réaction immunitaire cutanée

Sur une simple prise de sang Tranquillisation parfois nécessaire
Pas de problème si la peau est enflammée Nécessité d’une zone cutanée saine
Pas de tonte nécessaire Tonte indispensable

Comment se déroulent les IDR?

L’animal ne doit avoir reçu aucun antihistaminique, ni glucocorticoïde depuis plus de 2 semaines.

Une zone sur la face latérale du thorax est tondue. La peau ne doit être ni irritée ni désinfectée.

Les différents points d’injections sont marqués au feutre indélébile, espacés d’environ 1.5 cm.

0.05 mL de chaque extrait allergénique est injecté par voie intradermique. La lecture se fait 15 à 20 minutes après chacune des injections. La lecture du point d’injection de l’allergène « puce » doit être faite à 48 heures.

Le diamètre de chaque papule est mesuré et comparé à celui du témoin positif : l’histamine, et du témoin négatif : le sérum physiologique.

L’interprétation est avant tout basée sur la cohérence entre les résultats positifs observés et les données anamnestiques et cliniques.

La solution de désensibilisation sera élaborée à la lumière de cette interprétation.

Conclusion

La prise en charge de la DAC est multimodale et doit prendre en considération le système immunitaire, notamment par l’immunothérapie spécifique, mais également la barrière cutanée et le prurit. Les tests allergologiques constituent un outil incontournable dans l’élaboration du plan thérapeutique de l’animal atteint de DAC.

Pour tout renseignement :

 

 

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